*Présentation
Le carré d’art est un projet considéré comme une réussite d’une intervention architecturale sur un site chargé d'histoire. Il illustre une tendance actuelle visant à changer la vocation du musée en un lieu de divertissement culturel qui intègre l’espace public dans la conception architecturale.
L’analyse de cette référence sera établie selon les quatre points de Benoit Julien. D’après lui l’intervention sur un milieu ancien se base sur quatre pôles :
1-l’inscription dans le site :
-Volume, échelle, profil ou silhouette dans le paysage urbain.
-Mode d’inscription dans la trame urbaine (conforme, décalée, etc.)
2-La cohérence avec l’environnement : Réponse modeste dans le prolongement du passé ou réponse de manifeste, rupture.
3-La présence de l’histoire :
-Marques allusives ou directes, du passé dans les matériaux, les textures, les tracés.
4-L’affirmation de la modernité :
Dialogue avec l’histoire joint à l’affirmation d’une démarche contemporaine (espaces, technologie, innovation).
« C’est par ce type de démarche consciente que la construction en milieu ancien devient création architecturale à part entière. »
*Analyse :
La maison carrée est un temple rectangulaire composé de 20 colonnes cannelées, d’ordre corinthien, engagées dans les murs. Un escalier de 15 marches permet d’accéder au péristyle (soutenu par 10 autres colonnes) et à une salle, la cella. La façade d’entrée se trouve au nord. En face d’elle, s’élevait avant le théâtre de Nîmes, inauguré le 3 février 1800. Il a été détruit lors d’un incendie en 1952 et sur cet emplacement est venu prendre place le carré d’art de Nîmes (médiathèque, bibliothèque et musée d’art contemporain).
“The Carré d'Art shows how a building project, backed by an enlightened political initiative, can not only encourage a dialogue between ancient and modern architectures but can also provide a powerful catalyst for reinvigorating the social and physical fabric of a city. The challenge was to relate the new to the old, but at the same time to create a building that represented its own age with integrity.”
« Pour le Carré d'Art, à Nîmes, en 1993, Norman Foster réalise une boîte de verre, temple du savoir et de l'art face à la Maison Carrée, temple du pouvoir impérial. »
Le carré d’art de Nîmes est un musée d’Art contemporain conçu par l’architecte Norman Foster suite à un concours international en 1984, pour abriter un musée d’art contemporain et la bibliothèque municipale classée de Nîmes. Il a été inauguré en mai 1993. Il se situe au cœur de la ville au bout du boulevard Victor Hugo, à l’emplacement même de l’ancien théâtre romain.
Ce musée comprend huit niveaux (le neuvième en sous sol désigné pour abriter les locaux techniques n’était pas compté), dont quatre situés au-dessus de la chaussée, s’étalent un restaurant, une médiathèque et un musée d’art contemporain. Sur près de 2000 m2, la collection du musée propose plus de 250 œuvres organisées autour de trois grands axes majeurs : l’art français, l’identité méditerranéenne (notamment le sud de la France, l’Espagne et l’Italie) et les mouvements anglo-saxons et germaniques.
De plus, des expositions temporaires se tiennent régulièrement dans le dernier espace du musée, situé au niveau supérieur. Celles-ci s’avèrent particulièrement pertinentes et illustrent clairement la vitalité du musée. Le carré d’art est aussi un centre de documentation en libre accès. Y sont régulièrement organisés des cycles de conférences, des visites guidées, des formations pour les enseignants et des ateliers d’expérimentation plastiques pour les écoliers.
L’inscription dans le site :
(...) «Nîmes est un exemple récent de site provocateur et ... Le projet a évolué pour incorporer une cour fermée- le cœur même du bâtiment, inspiré par des traditions vernaculaires, moralement oubliées - et un portique qui, en langage contemporain, puisse répondre à celui de la Maison Carrée. Les cheminements internes et les entrées en angle(voir1) sont commandés par le site tout comme la hauteur du bâtiment que la coupe montre comme un bateau avec autant de volume au-dessus qu’au-dessous du niveau zéro. Les mêmes exigences produiraient, en d’autres lieux, un projet différent. L’une de nos premières esquisses pour la médiathèque de Nîmes montrait une cour vitrée donnant sur la Maison Carrée mais nous avons pensé que c’était trop évident et qu’une cour entourée de murs pleins, plantée et aménagée en terrasse avec un toit ouvrant pour profiter des variations saisonnières, serait plus satisfaisante, autrement plus subtile et mieux appropriée au climat(voir2) Il est à ce propos fascinant de voir comment certains préfèrent volontairement mal interpréter notre travail. (...)»
*Foster avait produit un croquis qui exprimait son intention de placer son bâtiment selon un axe perpendiculaire à celui de la maison carrée ce qui va le mettre en valeur et de transformer l’espace devant le temple en un espace public.
*Le concepteur a été très influencé par les principaux monuments de la ville : les arènes, la maison carrée, le jardin de la fontaine et aussi par les caractéristiques de l’architecture régionale : les rues étroites, les cours cachées ensoleillées et verdoyantes.
*La géométrie suit la grille romaine pour créer une trame d’arbres le long du bâtiment et de la place publique.
La cohérence avec l’environnement :
*La disposition des différentes fonctions du centre d’art, sur huit niveaux dont quatre en sous –sol traduit la volonté de rester en harmonie avec le contexte urbain et l’environnement. Six des huit niveaux sont ouverts au public. Les galeries principales qui accueillent la collection permanente d’art contemporain se situent au sommet du bâtiment pour bénéficier de l’éclairage naturel. On trouve sous ce niveau d’autres galeries destinées aux expositions temporaires. Les installations de la médiathèque sont rassemblées prés du niveau de la rue, les ateliers de la musique et de danse au sous-sol. Enfin les niveaux inférieurs abritent les locaux techniques et ceux de rangement. *« Un bâtiment peu élevé pour faire ressortir les bâtiments environnants. »
La présence de l’histoire :
*Appuyée sur le rigoureux travail de proportions, la façade du bâtiment composée d’un auvent fait de lamelles métalliques supportées par cinq colonnes très élancées, cherche à trouver l’équilibre avec le portique du IIIème siècle.
*L'espace central de l’édifice est couvert par un atrium. Cette verrière zénithale rappelle les cours intérieures des maisons nîmoises.
*Carré d’art et maison carrée entrent en résonnance. Ils ont une même configuration et un portique annonçant leur façade d’entrée.
L’affirmation de la modernité :
Son architecture de verre tout en transparence et ses lignes contemporaines contrastent avec les colonnes de pierre de son antique voisine et c’est comme ça qu’il se veut le pendant moderne de la Maison carrée. Norman Foster accentue la continuité entre la grande place de la Maison carrée et la cour intérieure contenant le grand escalier classique avec la transparence de la façade et l’analogie entre le temple antique et le nouveau temple High Tech. En façade, on trouve les colonnes soutenant un toit de lamelle de verre. Le bâtiment est un peu surélevé, ce qui le met d’une certaine façon en valeur. Cette architecture permet aux spectateurs d’entrer dans un univers différent et moderne, avec une structure principalement composée de verre qui offre un milieu à la fois transparent et illuminé. Un bâtiment à l’origine est censé être fermé tandis que le carré d’art a l’avantage d’avoir une transparence grâce à cette structure de verre ; ce qui offre un sentiment d’ouverture pour l’usager.
Très sobre à l’extérieur, mariant calmement le verre et le métal. A l’intérieur du bâtiment on constate l’utilisation du verre pour les murs et les escaliers qui laissent pénétrer une lumière tamisée. Le choix du verre n’est pas insignifiant car il permet d’alléger l’aspect imposant de l’édifice.
Le musée est composé de plusieurs salles de grandeur et forme différentes. Certains milieux du bâtiment sont parfois plus sombres que d’autres, peut être que c’est un jeu de lumière qui donne l’impression d’un changement d’atmosphère. Le blanc domine particulièrement sur le sol, les murs et les structures et cela donne un aspect paisible. Pour aller d’un étage à un autre un escalier en verre permet de traverser une pièce principale. Escalier, plafond mur en verre. Dans cette pièce tout peut être vu tout est ouvert. Le spectateur suit son parcours d’un étage à un autre, Il peut se laisser guider par les pièces exposées. Il peut s’assoir, il possède de l’espace s’il veut avancer, reculer tourner autour d’une œuvre.
*Les points dégagés :
L’analyse du Carré d’art constitue pour notre étude un exemple important dans la mesure où il s’intègre avec aisance au tissu historique nîmois sans nuire à son homogénéité.
-L’architecte a cherché à promouvoir un dialogue entre le Carré d’art et son identité historique.
-Pour animer la place, Norman Foster a créé un forum public et une nouvelle ambiance de Café en plein air.
-Par ce qu’il propose aux étudiants et enseignants comme visites guidées, des ateliers plastiques, des conférences et débats, ainsi que des formations. Le musée n’est donc pas seulement un lieu de diffusion. C’est aussi un lieu de sensibilisat
