jeudi 15 novembre 2018

Balat et Fener en Istanbul Turquie

BALAT et Fener sont pour moi les quartiers les plus charmants en Istanbul, parmi ceux que j'ai visité, pourtant si peu connu ! Après un café a Pierre loti, nous avons marché près de 1km en traversant le cimetière qui se trouve a côté pour enfin prendre le bus 41Y. Nous sommes descendu à l'arrêt Fener ou nous avons commencé notre visite en montant la pente pour admirer le lycée grec avec son architecture particulière et sa couleur rouge brique. Nous nous sommes baladé par la suite dans les ruelles du quartier pleines de cafés charmant, certains à ambiance française ou l'on peut écouter edith piaff chanter (C'est si rare d'écouter des chansons françaises a Istanbul) et de boutiques d'antiquités. Nous avons fini notre visite en nous attablant dans un petit coin dont j'ai oublié le nom mais tout près de la grande artère routière) pour manger des snacks. Retour a laleli par le même bus 41y. Attention aux pick pocket dans, les stations de bus. Nous avons assisté a une scène en attendant le bus. Bon voyage à toutes et à tous.
@Rim Hammami




     

L’image contient peut-être : plein air

                    L’image contient peut-être : maison et plein air            L’image contient peut-être : 1 personne, bandes et plein air

lundi 1 octobre 2018

The ceremony of the Mediterranean Mimar Sinan Prize in Istanbul

Tombe de Mimar Sinan que nous honorons à travers le Prix qui porte son nom et don’t la cérémonie aura lieu cet après midi le 01 octobre 2018.
Ce personnage mythique dont l’œuvre a marqué l’histoire de la Turquie, de la méditerranée voire même du monde est considérée comme l’expression de la renaissance de l’architecture islamique.Elle n’a cessé de susciter l’intérêt croissant des chercheurs dans différents domaines et n’a cessé de servir de source d’inspiration pour les architectes.


@Najla Allani



jeudi 27 septembre 2018

DE L'IMPORTANCE DE LA PLANIFICATION URBAINE: 200mm en quelques heures à Nabeul.... par l'architecte Sahbi Gorgi


ça dépasse largement l'échelle de GRAND DANGER DE PLUIES qui se place à partir d'une intensité de 120mm/24h
C'est plus que La MOUSSON dans les pays équatoriaux
Voici les consequence tel défini à partie de cette intensité de pluies dans des zones définies comme développées:
- Inondations, également dans des zones qui sont rarement inondées, en particulier à proximité des cours d’eau.
- Crues extrêmes des ruisseaux, torrents et fossés normalement secs, même dans des régions normalement peu dangereuses.
- Débordements des réseaux d’assainissement, des canalisations et des ouvrages de protection contre les crues.
Inondation des passages et parkings souterrains ainsi que des caves.
- Fortes perturbations de la circulation routière et ferroviaire.
-Risque élevé de glissements de terrain et de laves torrentielles.

NABEUL A SUBI UNE RÉELLE CATASTROPHE NATURELLE:

-Les services météorologiques sont les premiers à condamner de n'avoir pas informé à temps les autorités et La population de la catastrophe imminente alors qu'ils ont l'information.
- les services d'assainissement pour le manque d'entretien et le laxisme durant des années.
- notre vision de la planification urbaine et du développement urbain devra être repensé de manière à prévenir ce type de catastrophe ou du moins le circonscrire, permettre un écoulement plus naturel ou une intervention rapide.
- Une cartographie précise des zones inondables devra être établie et la population concernée par les inondations devra être informée d'avance et même éduquée des dangers et des précautions à prendre lors des avertissements météo.
- recalibrer à l'infinie le réseau ne sert à rien, ça coûte de l'argent pour rien, une infrastructure ne peut gérer que le quotidien et jamais les exceptions.

vendredi 6 juillet 2018

إعلان إستشارة عدد 09/ 2018

إعلان إستشارة      
عدد 09/ 2018


يعتزم المدير الجهوي للتّجهيز والإسكان والتّهيئة التّرابيّة بالمهديّة القيام باستشارة لاختيار مهندس معماري  أو مهندس مسّاح أو عمراني لإعداد ملف تقسيم للعقّار الكائن بمنطقة كركر المحطّة من معتمدّية بومرداس الماسح لحوالي 4500 م² لفائدة  البرنامج الخصوصي للسكن الإجتماعي.
فعلى الرّاغبين في المشاركة، الإتّصال بالإدارة الجهويّة للتّجهيز والإسكان والتّهيئة التّرابيّة بالمهديّة ( مصلحة التّهيئة العمرانيّة) لسحب ملف الإستشارة وذلك أثناء الأوقات الإداريّة.
وترسل العروض في ظروف مختومة ومضمونة الوصول أو عن طريق البريد السّريع لمكتب الضّبط المركزي بالإدارة الجهويّة للتّجهيز باسم المدير الجهوي للتّجهيز بالمهديّة على العنوان التّالي: "الإدارة الجهويّة للتّجهيز و الإسكان و التّهيئة التّرابيّة بالمهدية نهج ابن شرف 5199 الزّهراء - المهديّة" حاملة لعبارة " لا تفتح إستشارة تتعلّق بإنجاز دراسة تقسيم للعقار الكائن بمنطقة كركر المحطّة من معتمديّة بومرداس ".
هذا وقد حدّد آخر أجل لقبول العروض يوم 31 جويلية 2018  و يعتمد حصريا ختم مكتب الضّبط المركزي للإدارة  الجهويّة للتّجهيز والإسكان و التّهيئة التّرابيّة بالمهديّة.
ملاحظة: يلغى وجوبا كلّ عرض لا يكون مطابقا لشروط هذا الإعلان         أو يصل  بعد الأجل المحدّد أعلاه.



vendredi 22 juin 2018

إعلان إستشارة عدد 07/ 2018


إعلان إستشارة
عدد 07/ 2018


يعتزم المدير الجهوي للتّجهيز والإسكان والتّهيئة التّرابيّة بالمهديّة القيام باستشارة لاختيار مهندس معماري  أو مهندس مسّاح أو عمراني لإعداد ملف تقسيم للعقّار الكائن بمنطقة السّمرة من بلديّة أولاد الشّامخ الماسح حوالي 8200 م² لفائدة  البرنامج الخصوصي للسكن الإجتماعي.
فعلى الرّاغبين في المشاركة، الإتّصال بالإدارة الجهويّة للتّجهيز والإسكان والتّهيئة التّرابيّة( مصلحة التّهيئة العمرانيّة) لسحب ملف الإستشارة وذلك أثناء الأوقات الإداريّة.
وترسل العروض في ظروف مختومة ومضمونة الوصول أو عن طريق البريد السّريع لمكتب الضّبط المركزي بالإدارة الجهويّة للتّجهيز باسم المدير الجهوي للتّجهيز بالمهديّة على العنوان التّالي: "الإدارة الجهويّة للتّجهيز و الإسكان بالمهدية نهج ابن شرف 5199 الزّهراء - المهديّة" حاملة لعبارة " لا تفتح إستشارة تتعلّق بإنجاز دراسة تقسيم للعقار الكائن بمنطقة السّمرة من بلديّة أولاد الشّامخ ".
هذا وقد حدّد آخر أجل لقبول العروض يوم 18 جويلية 2018 و يعتمد حصريا ختم مكتب الضّبط المركزي للإدارة  الجهويّة للتّجهيز والإسكان بالمهديّة  لتحديد تاريخ الوصول.
ملاحظة: يلغى وجوبا كلّ عرض لا يكون مطابقا لشروط هذا الإعلان   أو يصل  بعد الأجل المحدّد أعلاه.






إعلان إستشارة عدد 06/ 2018

إعلان إستشارة
عدد 06/ 2018


يعتزم المدير الجهوي للتّجهيز والإسكان والتّهيئة التّرابيّة بالمهديّة القيام باستشارة لاختيار مهندس معماري  أو مهندس مسّاح أو عمراني لإعداد ملف تقسيم للعقّار الكائن بهبيرة الماسح 6250 م² لفائدة  البرنامج الخصوصي للسكن الإجتماعي.
فعلى الرّاغبين في المشاركة، الإتّصال بالإدارة الجهويّة للتّجهيز والإسكان والتّهيئة التّرابيّة( مصلحة التّهيئة العمرانيّة) لسحب ملف الإستشارة وذلك أثناء الأوقات الإداريّة.
وترسل العروض في ظروف مختومة ومضمونة الوصول أو عن طريق البريد السّريع لمكتب الضّبط المركزي بالإدارة الجهويّة للتّجهيز باسم المدير الجهوي للتّجهيز بالمهديّة على العنوان التّالي: "الإدارة الجهويّة للتّجهيز و الإسكان بالمهدية نهج ابن شرف 5199 الزّهراء - المهديّة" حاملة لعبارة " لا تفتح إستشارة تتعلّق بإنجاز دراسة تقسيم للعقار الكائن ببلديّة هبيرة".
هذا وقد حدّد آخر أجل لقبول العروض يوم 10 جويلية 2018 و يعتمد حصريا ختم مكتب الضّبط المركزي للإدارة  الجهويّة للتّجهيز والإسكان بالمهديّة  لتحديد تاريخ الوصول.
ملاحظة: يلغى وجوبا كلّ عرض لا يكون مطابقا لشروط هذا الإعلان أو يصل  بعد الأجل المحدّد أعلاه.



dimanche 20 mai 2018

LA VILLA DU ZODIAC : UNE CERTAINE IDEE DU MODERNISME MEDITERRANEEN AUX ANNEES TRENTE


Zoubeïr Mouhli / Justin McGuinness (paru dans la revue Archibat en 2010).






 Peu connue mais d’une élégance étonnante, la Villa du Zodiac (Grombalia) est un rare exemple de l’architecture moderniste des années trente en Tunisie. Autrefois au cœur d’un riche domaine agricole, cette maison fut conçue pour un client privé par l’architecte Ugo Chiarini. Loin des fioritures du style Art Déco en vogue à Tunis, cette maison aux lignes épurées s’apparente plutôt aux réalisations modernistes des architectes à l’œuvre dans les territoires italiens d’outremer. On y reconnaît une belle rencontre entre les formes d’une certaine architecture de terroir et le credo du Mouvement moderne.
La villa est campée sur une butte pierreuse au sud de Grombalia, non loin de la ville de Bou Argoub. Au moment de sa construction, elle a dû s’imposer dans le paysage des fertiles campagnes environnantes. Aujourd’hui, ses enduits sont grisonnants et ses fenêtres ouvertes en permanence aux vents. De ses jardins, il ne reste qu’une poignée de palmiers. Un petit quartier résidentiel a poussé sur le flanc est de son domaine. A l’ombre de ses murs quelques vieillards jouent à la schcoppa tandis que le bruissement continu des véhicules empruntant l’autoroute toute proche fournit un fond sonore. Il y a peu de chance que les automobilistes reconnaissent dans cet édifice un des avatars les plus importants de l’architecture moderniste en Tunisie. Certains guides touristiques l’ont surnommé la Villa du Zodiac, en référence à ses mosaïques représentant les douze signes astrologiques. D’autres l’appellent la Villa Mussolini. Jusqu’à une date récente, ses origines semblaient perdues dans les archives municipales et la presse architecturale des années trente. L’universitaire et éditrice Silvia Finzi, fine connaisseuse de la présence italienne en Tunisie, a révélé dans un ouvrage récent que cette villa a été conçue en 1935 par l’architecte Ugo Chiarini pour les Garsia, une famille d’agriculteurs. Sans aucune doute, ce bâtiment de taille modeste mais unique par son plan parfaitement radioconcentrique, mérite le statut de monument historique pour ses volumes et ses formes si atypiques qui appellent à réfléchir sur l’espace architectural et à ses usages.



La pureté des formes
Quels critères ont guidé les choix de l’architecte dans l’élaboration des plans de la Villa du Zodiac ? Il est clair que la théâtralité de l’édifice prend le dessus sur les fonctions utilitaires. S’approchant du côté sud, le visiteur perçoit la villa comme une masse blanchâtre dont se détache une tour cylindrique. La coupole, élément fort de l’édifice à l’intérieur, est à peine visible. En arrivant au pied de la villa, il devient clair qu’il n’y a aucune façade principale. Et, au fur et à mesure que le visiteur évolue autour de la villa, la façade se révèle en une série de moments visuels forts. Taillés dans un immense cylindre trapu, des redans, des coursives et des balcons, des arcs ainsi que des formes rectangulaires et circulaires constituent la base du vocabulaire architectonique de la villa. La partie inférieure de la façade est semi-enterrée et la présence d’un sous-sol est signalée par des fenêtres en œil-de-bœuf. L’accès principal à la villa est situé côté est et se fait par une véranda devancée d’une galerie composée de trois arcs soutenant un belvédère auquel on accède du premier étage. Côté nord, une porte au milieu d’une composition symétrique de fenêtres à arc-en-plein-cintre donne accès au grand salon. L’accès aux cuisines, coté ouest, bénéficie d’un traitement tout aussi soigné : des marches mènent à un perron surmonté d’un grand balcon. L’ensemble se trouve complété par la tour enveloppant un bel escalier hélicoïdal illuminé par une paroi de briques de verre.


A l’intérieur de la Villa Zodiac : un symbolisme obscur ?
Nous ne nous attarderons pas ici sur le système constructif de la Villa du Zodiac. Les murs porteurs sont construits en blocs de pierre, tandis que les planchers et terrasses sont réalisés en poutres métalliques et voûtains en brique, un choix de couverture classique dans les années 1930 en Tunisie. Si les murs semblent solides, certains planchers exigeraient l’intervention d’un ingénieur. Bien que les fenêtres et portes d’origine aient été démontées, le décor en mosaïque des sols résiste – et les jeunes gens du coin vous les montreront avec une certaine fierté.
Quid du rapport entre la continuité de la façade circulaire et l’intérieur de la villa ? Le principe générateur est toujours le cercle, matérialisé ici en trois dimensions par le cylindre et l’hémisphère. Toutes les pièces donnent sur un atrium à plan circulaire, s’élevant sur toute la hauteur de l’édifice et couronné d’un dôme parfaitement hémisphérique, bel exemple d’un voile en béton. Une étude plus poussée révélerait, sans doute, que l’architecte avait cherché à créer cette villa sur la base des harmonies mathématiques. Le développement des espaces s’effectuant de façon hélicoïdale, les dimensions de chaque pièce sont déterminées par leur rapport avec le noyau cylindrique.
Les éléments décoratifs sembleraient offrir une clé pour comprendre les intentions du client dans la construction de la villa. Si dans la villa palladienne, les murs sont ornés de fresques traitant des thèmes de la mythologie antique, à la Villa du Zodiac ce sont les sols qui sont tapissés de motifs figuratifs réalisés en mosaïque. Sur un fond gris-noir se détachent des figures et des animaux inspirés de l’antiquité romaine, de la Méditerranée et de l’astrologie. Au sol de la rotonde, autour d’une fontaine, les motifs sont plutôt animaliers : le visiteur découvrira une autruche, une girafe, une brebis, un aigle et une gazelle transpercée d’une flèche, ainsi qu’un soldat romain, un gladiateur et une tête maure, telle qu’elle figure sur le drapeau corse. S’agit-il d’une tentative de symboliser les ambitions expansionnistes de l’Italie fasciste ? Aux années 1930, un certain irrédentisme en vogue à Rome aurait fait de la Corse et de la Tunisie des colonies italiennes, au même titre que la Libye, les îles de la Dodécanèse, l’Abyssinie et la Somalie. A Rome, la voie monumentale donnant accès au Foro Mussolini, ensemble conçu pour affirmer les prouesses sportives du régime, fut tapissée de mosaïques réalisées dans le style dit « d’Ostia ». Les représentations figuratives sur le sol de la rotonde du Zodiac ne sont pas sans rappeler les athlètes et les emblèmes d’une romanité renouvelée qui aujourd’hui encore sont foulés par les pieds des spectateurs se rendant au Stade olympique de Rome.
Par contre, au premier étage, les motifs du sol en mosaïque font référence à l’astrologie. Le visiteur découvrira une belle représentation du Verseau dont le profil fait penser à une étoile du cinéma. Et en levant les yeux, il verra que la coupole est parsemée de percements remplis de verre. On pense immanquablement à la voûte céleste, ainsi qu’aux hammams d’Orient où des trous dans la coupole sont couverts de cloches en verre appelées « yeux d’éléphant ».
De cette description rapide des motifs qui jonchent ses sols, on comprendra que la Villa du Zodiac est un édifice doté de symboles. (L’architecte était-il reconnu également pour ses décors de cinéma ?). Etroit mais élégant, l’escalier qui conduit du rez-de-chaussée à la galerie de la rotonde contribue à un sentiment de théâtralité. On pense aux arcades et aux tours qui meublent les paysages urbains dépeuplés des tableaux de Giorgio de Chirico. Vus de l’intérieur de la villa, les plaines et les vergers environnants procurent un caractère pittoresque, littéralement encadrés par des fenêtres rectangulaires. Mais malgré ce caractère théâtral, les éléments restants de l’aménagement intérieur – consoles en fer forgé de la grande cheminée, faux plafond du grand salon, mosaïque en pâte de verre tapissant les banquettes de la véranda – suggèrent le même souci du détail que le jeu de décrochements volumétriques de l’extérieur. Aujourd’hui chaulé en bleu-turquoise, gribouillé de slogans approximatifs, l’intérieur de la Villa du Zodiac impressionne par sa configuration spatiale si bien pensée. A l’époque de sa construction, une telle attention au détail architectural a dû certainement détonner dans le milieu sans doute assez fermé des agriculteurs italiens du Cap Bon. Selon une anecdote rapportée par Silvia Finzi et Luca Quattrocchi, les voisins se moquaient des choix esthétiques du propriétaire :
« Che ! Vuole ricevere Mussolini ? » ironisaient-ils.
Quel était le rapport de cet édifice si fin, voire précieux, à la vie de la ferme qui l’entourait ? Le domaine de l’habitation est bien séparé du domaine de l’utilitaire. A quelques mètres à l’ouest de la villa se trouve une grange en pierre à double travée, bâtiment indispensable à toute exploitation agricole de la région. Typique des campagnes de Grombalia, la grange a-t-elle été construite avant la villa dont elle bloque la vue vers l’ouest, ou s’agit-il d’une construction ultérieure ? Les prétentions esthétiques des propriétaires ayant été abandonnées, la villa était-elle retournée à une fonction modeste de maison de ferme ?
Suite à la nationalisation des terres agricoles dans les années soixante, la Villa du Zodiac a abrité une école pour jeunes filles. Par la suite, le grand salon du rez-de-chaussée a servi de logement au gardien. Aujourd’hui vidé de son dernier occupant, les salles de la villa font office de terrain de jeu aux jeunes de la cité avoisinante. De temps en temps, un excentrique passionné du minimalisme passe s’y émerveiller. (Il paraît que la villa ait attiré l’attention des spécialistes de l’architecture italienne d’outremer). Signe de la qualité de la construction, les lieux semblent se dégrader plus lentement que l’on aurait pu penser.





La villa et le modernisme de l’Outremer italien
Les souvenirs du voisinage de ce qu’a été la villa dans s’étant évanouie, il est toujours possible de la situer dans le contexte architectural de la période d’entre-les-deux-guerres. L’Italie était à l’avant-garde de la création architecturale et urbanistique. Si durant les années vingt le régime fasciste ne s’ingérait pas trop dans la nouvelle architecture issue du modernisme, voyant dans ses formes épurées le reflet de son propre élan modernisateur, dans les années trente les pressions idéologiques sur la profession architecturale se faisaient plus insistantes. Dans la conception des projets, les architectes se voyaient obligés de se conformer à un goût officiel pour des références romanisantes de pastiche.
Dans un contexte où les territoires d’outremer étaient considérés comme champ d’expression privilégié du modernisme architectural italien (on pense notamment à la ville d’Asmara en Erythrée), qu’en est-il de la carrière d’Ugo Chiarini ? Aucun Chiarini ne figure dans la liste des architectes fournie par l’Almanacco italiano della Tunisia de 1922. Quattrochi, cependant, nous dit que notre architecte fut l’auteur d’un immeuble à Tunis. Au vu de la sophistication du plan, on pourrait penser que Chiarini s’est vu attribuer des projets en Italie, et notamment à Rome. Cependant, la Villa du Zodiac ne figure pas parmi les édifices publiés dans la prestigieuse revue Domus des années trente et P.O. Rossi dans son très complet guide de l’architecture moderne à Rome ne cite qu’un certain Carlo Chiarini, actif dans la conception de plusieurs projets de logement entre les années cinquante et soixante-dix. Pour retourner aux territoires italiens d’outremer en Méditerranée, Ugo Chiarini était sans doute bien informé des nombreux bâtiments modernistes faisant référence aux traditions locales réalisés à Rhodes au début des années trente par A. Bernabiti, R. Petracco et Florestano di Fausto. Ce dernier fut également l’auteur du consulat d’Italie à Tunis. Construit en 1931 dans un registre néo-classique et monumental, cet édifice peut être considéré comme tentative d’affirmation du poids du régime au pouvoir à Rome. Par ailleurs, Di Fausto fut particulièrement actif en Libye à la fin des années trente, notamment dans la conception des borghi, ces villages créés en Cyrenaïque et en Tripolitaine pour recevoir une population de petits colons venant des régions pauvres de l’Italie. On peut voir dans la conception de ces villages – et notamment dans leurs édifices publics – la même sensibilité à l’œuvre que dans la Villa du Zodiac : un intérêt poussé pour la volumétrie, une tentative de concilier esprit moderne et respect de l’architecture vernaculaire.
Dans la production architecturale italienne d’outremer, y avait-il des édifices précis qui auraient pu influencer Chiarini dans la conception de la Villa du Zodiac ? On pourrait imaginer que l’Albergo degli Scavi (l’hôtel des Fouilles) de Cyrène (Shahat), réalisé entre 1930 et 1932 par l’architecte A. Limongelli ait constitué une source d’inspiration. Son programme, celui d’un équipement réalisé selon une certaine interprétation de l’architecture méditerranéenne antique sans pour autant sacrifier le confort moderne, n’est pas loin des exigences des commanditaires de la villa. Et sans doute Chiarini avait-il conscience de projets tels l’hôtel Nord-Sud d’André Lurçat (Calvi, 1929) et la série des « villas blanches » conçues par Le Corbusier aux années vingt pour de riches clients individuels.
On aimerait trouver des documents d’époque décrivant la Villa du Zodiac dont l’élaboration des plans et l’exécution des finitions ont dû être extrêmement compliquées. Dans une archive poussiéreuse, on aurait aimé découvrir une correspondance qui jetterait la lumière sur les relations de la famille Garsia avec leur architecte. Quelle théorie architecturale cherchait-il à mettre en application – et comment réagissaient les occupants auxquels elle était destinée? Mais l’architecte de la Villa du Zodiac n’était pas aussi édité que Le Corbusier, et nous resterons sans doute sur notre faim pour comprendre ne serait-ce qu’une parcelle de la pensée du concepteur de l’une des plus belles maisons de la Tunisie du vingtième siècle. Aujourd’hui tombée en décrépitude, cette villa, d’une grande sophistication formelle, attend une restauration soignée et une nouvelle affectation pour contribuer à la vie culturelle du Cap Bon.
Zoubeïr Mouhli / Justin McGuinness, août 2010



Références
Deluz, J.J. (1988) L’urbanisme et l’architecture d’Alger. Aperçu critique Bruxelles, Mardaga
Denison, E., Yu Ren, Guang et Gebremedhim, Naigzy (2003) Asmara, Africa’s Secret Modernist City London, Merrell
Finzi, Silvia (a cura di) (2000) Memorie italiane di Tunisia Tunisi, Finzi editore
Finzi, Silvia (a cura di) (2002) Architectures italiennes de Tunisie Tunisi, Finzi editore
Fuller, Mia (2007) Moderns Abroad. Architecture, cities and Italian imperialism London, Routledge
Lemoine, Bertrand (2000) Guide de l’architecture. France, 20e siècle Paris, Editions Picard
Pasotti, Nullo (1970) Italiani et Italia in Tunisi, dalle origine al 1970 Rome, Finzi editore
Pizzi, Donata (2005) Città metafisiche. Città di fondazione dall’Italia all’oltremare, 1920-1945 Milan, Skira editore
Quattrocchi, Luca (2000) « La presenza italiana nell’architettura tunisina tra Art Nouveau e Art Déco, 1900-1940 » in Silvia Finzi (a cura di) (2000) Memorie italiane di Tunisia Tunisi, Finzi editore, pp.167-176
Quattrocchi, Luca (2000) « Il contributo italiano all’architettura tunisina nella prima metà del XX secolo : dall’art nouveau all’art deco » in Silvia Finzi (a cura di) (2002) Architectures italiennes de Tunisie Tunisi, Finzi editore, pp.20-61
Rossi, Piero Ostilio (2000) Roma. Guida all’architettura moderna, 1909-2000 Roma, Editori Laterza
Sessa, Ettore (2008) Architetti, ingegneri, decoratori e costruttori italiani in Tunisia Palermo, Grafill

The Impact of High House Prices on Younger Generations

  In recent years, the real estate market has experienced a significant surge in house prices, making homeownership increasingly out of reac...